Je vais vous parler de ce poisson
Aux écailles comme une caresse dans l’eau
Ce poisson aux hallucinations
N’est pas banal, un peu bancal.
Je ne vais pas ameuter la population
Pour ce poisson en dépression
Il m’explique sa situation
Je tourne en rond
Je pleure des larmes sans sel
J’ouvre mes yeux bleu-ciel
Je vois à l’horizon
Courir le crayon
Je ne peux écrire que je me promène
Que je me parfume, que je chante
Je ne peux écrire que je m’enroule
Que je me cogne, que je tape, que je crie
Je ne peux écrire que je me repose
Que je dors, que je ris, que j’existe.
Alors me dit-il
Ecris pour moi.
Mes soeurs, mes frères en écriture
Je vous connais si peu et tellement
J’entends des rires
S’entrelaçant dans une farandole
Je pleure sous un nuage dehors
Comme la pluie tombe
Je vous chante la lourdeur de mon pas dans le sable
La tête au vent en toute légèreté
Sorcière de l’émotion dans les ténèbres
Je vous dessine la vague étalée
Comme un voile de mariée
La brume lui sert de refuge
Oublieuse de l’horizon égrené de nuages
Ici mon voyage en solitude
Dans le pays des rêves, au pays du soleil qui rêve et la lune qui illumine
Face au rocher échoué
Blessé dans ses anfractuosités
Que vient apaiser la naissance de la joie
Mes soeurs, mes frères en écriture
Je vous écris, en papier de soie,
L’horizon où se noient inexplorés
Les ventres enroulés en dépression
Je me repose pendant le vent
Qui me regarde