Un conte de Noël
Un manteau de neige avait recouvert la clairière qui , il y a quelques jours encore, était aux couleurs d’automne. Les arbres alentour perlaient de diamants de givres. Tout autour, la campagne respirait le calme. Seuls les craquements de pas réguliers sur la neige rompait cette douce harmonie. Un homme marchait vers le centre.
Il était grand, habillé d’une longue veste grise, élimée aux coudes . Ses bottes de cuir portaient les marques de longues marches sur des terrains accidentés. Que faisait il dans cette espace qui semblait abandonné des hommes ?
Il s’accroupit, dégagea avec ses gants la neige durcie. Un panneau de bois surgit. Sur celui ci figuraient des lettre gravées. Un sourire éclaira le visage de l’homme.
Soudain, l’air fut transpercé par un son très aigu. Un sifflet ? Puis un horrible bruit de tronçonneuse suivit. L’homme se leva brutalement, cacha le panneau sous les pans de sa veste et recouvrit vivement de neige la terre mise à nu.
Un groupe de petits bonhommes sortit du bois. Tous portaient un bonnet vert, un tablier et un air inquiétant. Leurs mines patibulaires ne présageaient rien de bon. Sur la vingtaine, trois d’entre eux manœuvraient une tronçonneuse, la faisant tournoyer dans les airs, sans but précis.
Deux d’entre eux avaient un sifflet à la bouche et faisaient de grand gestes avec leur bras, semblant mener la troupe. Les derniers portaient des marteaux et certains des rouleaux de corde.
Ils avançaient , déterminés, vers l’homme.
L’homme, bien que passablement inquiet, se dirigea d’un pas qui se voulait assuré vers la troupe aux allures guerrières. Mais au fur et à mesure des ses enjambées, il perdait de sa prestance.
De l’autre coté de la clairière, les bucherons se rassemblèrent autour du plus hardi d’entre eux qui grimpa sur un tronc coupé et prit la parole.
« Mes amis , dit il, ce n’est pas souvent que nous voyons des étrangers dans notre contrée ». « Nous allons l’accueillir comme si c’était un de nos cousins ». Les petits bonhommes, en guise d’assentiment, firent vibre leurs tronçonneuses et leurs sifflets un peu plus fort. Avec un grand sourire aux lèvres.
Quand l’homme arriva à eux, ils crièrent en coeur « Joyeux Noël, Bienvenue au pays du père Noël! » .
L’homme, surpris, sortit sa planche de sa cachette et leur tendit. « Vous connaissez mon frère? Nous avons été séparés tout petits. Si vous pouvez me mener à lui, Alors je suis l’homme le plus heureux du monde aujourd’hui. J’ai tellement de chose à lui raconter !»
Sur la planche de bois vieillie figurait le chemin menant à une cabane et deux noms gravés: Jules et Louis Noël.
Et Il partirent ensemble vers la foret, aussi joyeux qu’on peut l’être!