Les bougies permettaient aux passants émerveillés de se réchauffer.
Ils appuyaient parfois sur la poignée glacée et découvraient l’ébénisterie avec pantins
articulés et maisons de poupées de toutes tailles. Des guirlandes brillaient et les bougies leur
donnaient un éclat argenté. Les odeurs de bois et de cire se mêlaient agréablement.
Gepetto savait que les pantins, qu’il fabriquait avec amour, ne se transformeraient plus.
Mais sa famille imaginaire s’agrandissait, joyeusement, à chaque visite d’enfant dans son
atelier de Noël.
Le dernier admirateur venait de quitter l’atelier.
Gepetto s’apprêtait à éteindre les bougies.
Du regard, il fit le tour des pantins et des maisons de poupée, lorsqu’interloqué…
Qui ?… Où ?… Comment ?… Pourquoi ?… Quand ?
Gepetto devait chercher dans sa mémoire.
Tout à coup, la lampe à pétrole s’éteignît.
La pièce s’assombrit et à tâtons, il avança en appui sur la table.
La pelote de laine et le tricot, qu’il avait courageusement débuté, tombèrent au sol.
Tel un rosier, l’aiguille à tricoter lui piqua la main.
Puis la fourchette tomba dans le seau de sciure.
La table le fit trébucher avant que l’assiette ne se brisât au sol.
Ses sabots heurtèrent la caisse à souvenirs : petites voitures et coquillages.
Soudain, le « Dring » du téléphone noir retentit.
Le sapin illuminé lui permit de repérer stylo et cahier.
Attristé à la vue du pull qui perdait ses mailles, il ne put décrocher…
Qui donc avait volé ? Il se remit à réfléchir, lorsque la plus belle boule du sapin chuta sur
une autre branche.
Et, soudain, il tâta la poche de son tablier… La clé dans la poche de son tablier ! Il avait
donc perdu la boule ! Mais oui ! Ce matin, il avait bien mis la maison dans sa voiture !!
Comment avait-il pu imaginer un vol, à la veille de Noël ? !
La vie est belle, il suffit d’y croire…
La vie est pleine de surprises, Pinocchio le lui avait bien prouvé.
Karine