Un saut dans le temps

Un saut dans le temps

Piqué par le taon, le sot, lui, renverse le seau et point de lait pour le laid ni pour la laie qui court au travers de la cour vers les eaux du cours tout près. Les os craquent car prêt était le fusil.

— Mais… on est en mai, mon ami ! C’est interdit.

— Tant pis! Quel mets de choix! Arrosée de vin, pour les vingt printemps de ma fille, et accompagnée de pois… Elle fait un bon poids, de quoi se remplir la panse je pense.

— Mais en vain attendra-t-on la soie de sa robe de bal ?

— Soit nous serons mangés par les vers avant de lever nos verres à son anniversaire, soit nous nous en passons, grogna à part soi, le châtelain encore vert.

— ??

— Oh ! De son œil de jais le geai nous épie, perché au haut du houx.

Un jet de pierre et il fuit ; où ? Quel était son dessein ?

— Il posait pour mon dessin.

— Pensez-vous ? Sur ces pensées qui ne manquent pas d’eau, ne pleurez pas comme un veau, vos yeux rougiront. Allez plutôt donc panser ce sot que le seau a blessé en versant tandis que j’appose mon sceau sur les invitations .

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