Adieu Mr le Comte
Les cors de chasse sonnent au loin, familiers
Il redresse son pauvre corps,
Maugrée en voyant tous les cors
De ses pieds traités sans pitié, d’où cent fois le sang a coulé
Le voilà bien défraîchi monsieur le comte,
Depuis longtemps, des ans, il ne fait plus le compte,
Sa vie deviendra un jour, un conte de chevalier
Un conte, cher comte, soyez en assuré
On parlera de vous, courant par monts et par vaux,
Sur votre destrier, les sauts réalisés.
On vous traitera de sot ou de veau,
Malgré le sceau posé sur le papier
On dira quel château vous habitiez,
Ho ! Qu’il était beau là haut !
Ceinturé par la plus pure des eaux,
Là où reposeront vos os usés.
Cher comte, votre foie est bien malade
Malgré toutes les fois où vous partez en ballade,
La foi ne suffit pas pour s’éterniser,
Ni pour bénéficier de plus de longévité, foi de palefrenier
Entendez le chant des oiseaux
Ravageant vos champs de blé,
Qu’est devenu le temps où l’on vous cuisait votre pain coloré ?
Caché dans les pins, vous souriiez, alors, damoiseau.
Cher comte, les écus ne sont plus, le verre est vide
Retournez vous vers votre passé, cessez
De vous croire encore vert, seuls les vers invisibles
Se délecteront de votre corps quand le portail sera fermé.
Nicole (10/11/2020)