Textes de Karine

 

« Liberté, ô liberté, liberté, ma liberté, je veux ma liberté. »

Elle avait commencé tranquillement, sur un air de chanson inconnue, à fredonner ce mot « Liberté ».

L’avait elle déjà utilisé ? Elle se posait cette question.

En fait, elle l’avait souvent entendu ou lu dans des journaux.

Un mot trés souvent lourd de sens pour les autres.

Pour elle, c’était comme si elle découvrait sa signification, la force, et l’énergie qui allait en découler.

L’instant doux où elle commença sa chansonnette allait l’interpeller et se transformer.

Elle se mit à répéter, en articulant, ce mot qu’elle découvrait en quelque sorte. Elle le décortiquait lentement, le plus lentement possible.

Puis elle se mit à le répéter, à la manière d’un automate, s’étonnant de ne l’avoir  jamais inscrit dans la liste de ses mots préférés.

C’était un jeu auquel elle s’adonnait parfois : prendre un mot au hasard puis inventer des idées et des images en lien. 

Le dernier qui lui était venu à l’esprit n’avait rien d’exaltant mais l’avait fait rire. « Patate, patate, patate ».

Pas de quoi se poser trop de questions même si depuis, elle le prononçait différemment, avec beaucoup plus de tact et d’élégance.

 Pour elle, tous les mots avaient leur valeur et pas question d’en mettre de côtés. Elle voulait savoir pourquoi chacun des mots avaient leurs aficionados. 

Ce soir là, elle tenta d’énumérer ce qui l’empoisonnait, l’emprisonnait.

Elle n’osait pas écrire de peur d’être lue et jugée.

Ah, la peur encore la peur…peut-être son prochain mot à décortiquer.

Elle pensait donc, sans écrire.

Les idées ne naissaient pas si facilement.

Comme si elle les retenait pour ne faire de chahut dans sa tête.

Mais l’insomnie la guettait, et elle décida de se concentrer sur une seule revendication de liberté, qu’elle soit minime ou même insignifiante pour d’autres.

Elle attendait sagement que l’idée apparaisse.

«  Non, non, non.. » : sa liberté serait de dire « non » la prochaine fois où elle n’aurait pas envie de dire « oui ».

Elle se félicita.

Elle avancerait tranquillement, sans violence.

 

Texte 2 

Fanny avait attendu la fin de l’après midi pour s’installer sur sa terrasse ombragée.

 Elle se trouvait enfin seule, pour siroter sa grenadine.

Aujourd’hui, elle n’y ajouterait pas la boisson anisée alcoolisée qu’elle aimait déguster avec lui, juste parce que la couleur rouge pastel l’avait toujours amusée.

L’alcool la rendait mollassonne et elle n’aimait pas se sentir s’enfoncer, surtout s’il n’était pas là pour l’accompagner.

Aujourd’hui, elle avait dû répondre à une multitude de questions de la part de l’assureur. Et elle ne comprenait pas cet acharnement car pour elle, tout semblait si clair. Pourquoi mettre sa parole en doute ? Il fallait encore une fois expliquer, ce qui est pour elle était si logique.

Enfin, elle profita de son départ pour tourner la clef dans la serrure du portillon vert et changer d’horizon.

Elle sentit le soleil s’adoucir et fila sur sa terrasse, où glycine et lierre s’entremêlaient, offrant de l’ombre chaude lui permettant d’admirer son petit bout de jardin.

 Elle avait laissé une bonne distance entre les plantations : la terre avait été retournée sur une petite étendue bien limitée. Déjà, à côté des cosmos, apparaissaient des asters, ces fleurs en forme d’étoile.

 

Elle avait choisi ces fleurs pour se rapprocher un peu plus de lui. Elle n’était pas croyante, ne pensait pas à la vie dans l’au delà. Elle faisait tout ce qui pourrait lui permettre d’imaginer qu’il se serait émerveillé à ses côtés.

 C’est certain : ces fleurs et leur symbolique l’auraient fait sourire. Il l’aurait félicitée pour son don et ils auraient siroté ensemble une tomate, la boisson alcoolisée de leur jeunesse.

Depuis son départ accidentel, elle se rapprochait de la nature qui l’entourait de vie et de couleurs.

Elle  utilisait le calendrier lunaire et croyait à l’influence de la position des planètes sur la culture des plantes. Et les étoiles le lui rendaient bien !

Peut-être était-il devenu une étoile bienveillante, rien que pour elle.

Quel émerveillement que cet espace verdoyant entre ciel et terre !

La beauté faisait vibrer son cœur et l’apaisait. 

Karine

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