Le réveil sonne et sans grande conviction, je retire mon masque de sommeil afin d’émerger. Je traine les pieds jusqu’à la cuisine pour prendre mon petit déjeuner. Et là, je trouve une lettre sur la table. Après un grand verre de jus d’orange, je décide de m’asseoir pour la lire :
« Bonjour ma petite chérie,
Il y a tellement de choses que j’aurais aimé te dire… mais la vie en a décidé autrement. Et oui, enfin ne regarde pas autour de toi je suis parti depuis 2 ans déjà.
Il faut que tu saches que le monde t’ouvre ses portes alors ne sois pas trop craintive et vis ta vie : en musique, en dansant, en chantant, en voyageant, en aimant à la folie sans avoir peur.
Je sais que tu es une trouillarde de la vie, mais à ne rien tenter on peut aussi ne rien vivre.
Lance toi dans cette vie qui t’attend et ne m’oublie pas.
Je t’aime ma petite chérie,
Ton fada de grand-père. »
Je referme l’enveloppe et décide de partir m’habiller. Une belle journée s’annonce, avec ce grand ciel bleu et je suis bien décidé à en profiter.
Avant cela, je veux me laver les dents mais j’ai encore oublié de quelle couleur est ma foutue brosse à dent. A vrai dire, entre-les va et vient de Pierre, Paul ou Jack, il y a au moins 5 brosses à dent de sorties de toutes les couleurs. Alors qu’on est censé n’être que deux dans cette maison. Je décide donc que la mienne doit être celle de couleur bleue.
Arrivée sur la plage, le soleil rayonne sur mon visage. Le paysage est rempli de couleurs, des palmiers se reflétant sur la mer bleue, le sable brillant au soleil. Je mets en route mon chronomètre et c’est parti pour 30 minutes de course à pied.
Évidemment je choisis une bonne playlist de musique pour me motiver. On commence doucement avec « Eye of the Tiger » de Survivor. La musique a tellement d’influence sur chaque humeur de la journée. C’est une source de motivation, on a tous nos musiques favorites et qui nous donnent envie de repousser nos limites. Je termine donc ma course avec « Stronger » de Kanye West à fond dans les oreilles. Pour m’achever, je cours mes 10 dernières minutes en sprint. Sur le chemin du retour, la musique est de nouveau au rendez-vous dans la voiture : les cheveux au vent, lunettes de soleil sur les yeux avec le son « Sunset Lover » de Petit Biscuit.
Je claque la porte et retire mes chaussures sur la terrasse. Je saisis un grand verre d’eau pleins de glaçons et contemple la vue comme à mon habitude. Je saisis mon smartphone pour prendre des photos sous différents angles : c’est comme une tradition pour moi, j’aime captiver le regard lointain de la mer et me rappeler chaque jour cette chance incroyable d’avoir cette vision si paisible.
J’aime voyager dans l’horizon et m’imaginer sur une plage de sable blanc avec une eau si turquoise et transparente que j’arriverais à voir mon grain de beauté sur le pied. Ce voyage de rêve commencerait par une matinée à nager avec mes palmes rose fuchsia, puis un pique-nique sur la plage avec des toasts de chèvre chaud et ensuite je rejoindrais mon grand-père pour se chamailler toute l’après midi en faisant des bras de fer ou encore s’amuser à s’enterrer dans le sable comme des enfants de 6 ans.
Il est 3 heures du matin et cette nuit c’est la pleine lune : bonjour l’insomnie ! Et donc je me mets à trop réfléchir…est-ce que mon copain m’aime assez pour finir par accepter d’emménager avec moi, est-ce que ma mère va un jour être fière de moi, est-ce que je devrais me teindre les cheveux en rouge ou plutôt retrouver ma couleur naturelle, est-ce que la porte de mon placard est correctement fermée. Bon maintenant il est 4 heures alors je me lève pour bien la fermer. En entendant ma mère s’est levée pour partir travailler à 5h30, et moi je finis
enfin par me rendormir.
Le lendemain, en me levant j’enfile la gourmette de mon grand-père à mon poignet. Il m’a transmis sa joie de vivre, et je sais aujourd’hui qu’on a qu’une vie et qu’il faut en profiter chaque instant. C’est ce qu’il m’a appris.
A ce jour, je souris à la vie quoi qu’il m’arrive. Je planifie mes prochaines vacances avec mon amoureux, je me douche en dansant et en chantant ; il y a peut-être que lui qui me voit…
À mon grand-père.
Margaux Vola