Chère Cathy bonjour ,
Comme d’ habitude, la veille au soir, je dresse la table du petit déjeuner du lendemain … Surtout ne rien oublier :
la purée d’amandes, le pain Essène , 2 ou 3 cuillères – grandes et petites – couteaux bout rond, bout pointu …la serviette et son rouleau …
Un rapide coup d’œil , voilà tout y est … fichtre, j’allais oublier …. l’eau dans la bouilloire ….
Je peux prendre un livre, m’allonger et dormir … la nuit m’ attend.
Réveil en douceur, dans le lit quelques mouvements, des étirements, bâillements
En esprit, je savoure déjà le café fumant dans la tasse …
Je pose un pied sur le plancher,…. brrr , un peu frais… puis le second et direction la salle de bains pour les ablutions indispensables …
histoire de retarder l’instant des délices ….l’eau froide coule entre mes doigts, asperge mon visage …. contact vigoureux avec la
journée qui s’ annonce … j’enfile, peignoir et pantoufles ……
Le jour filtre à travers les rideaux … j’aime cette demi-pénombre qui prolonge la nuit .
Je me dirige vers la cuisine : allumer sous la bouilloire, sortir le beurrier du réfrigérateur, le pollen du congélateur et
boire un grand verre d’ eau chaude .
Tout est en ordre de marche, je peux m’ asseoir. Je verse l’eau bouillante dans ma tasse qui se colore de noir .
….. Mais quel est donc ce sac en papier, posé sur la table ? Par quel sortilège et à mon insu !!!
je me lève, j’écarte les rideaux, … quelle surprise ! mais je le reconnais …avec ses épis de blés blond doré,
petits pains grillés …. raisins et miel , tons mauve sur gris ….
mes papilles sont en émoi … je le sais ce crépitement de la croûte grillée qui craque sous mes dents …
je lis sur le haut du sachet : « le moulin du Pivert » les graines concassées, du lin, de l’orge, et du seigle.
d’ habitude du pain Essène, je dois me contenter .
Ce matin, je butine les pollens des fleurs couchées sur le bas-côté du champ de blé …
je deviens abeille, et je fabrique le miel que j’étale sur l’objet de ma gourmandise …
et pour l’avoir déjà connu, à la manière de PROUST et la petite madeleine … je savoure déjà le
petit grillé trempé dans le café, devenant tout moelleux …indicible instant ….
Les raisins de Corinthe, se faisant désirer, m ont transportée sur les coteaux de la Grèce, ainsi, ils
auront contribué à magnifier le rituel de mon petit déjeuner .
Douce souvenance !
Le temps, les jardins partagés, le goût sublimé , le commerce équitable , les familles de producteurs protégées, et respectées ;
voilà ce que je souhaite pour les générations à venir .
— Betty —