Poésies de Solange

Averse du printemps

Un grain s’est abattu sur le jardin d’avril.

Les gouttes martèlent la cadence, tambours aux rythmes effrénés.
Le ballet des primevères s’anime.
Les feuilles d’un vert tendre se courbent et se redressent au staccato de la pluie.

Et leur chorégraphie gracieuse exprime à l’unisson la joie de cet instant ;
Leur danse est étudiée ; mille fois répétée : courber le dos, en arrondi,
balancer la tête avec grâce, et rebondir , primesautières ,
s’épanouir en corolle
pour accueillir l’onde bienfaisante..
Le Coucou les accompagne, en solo virtuose.
Sous les jeunes salades, se cachent les cétoines,
Toutes vêtues de noir, comme les chefs d’orchestre,
elles marquent le tempo de leurs fragiles antenne
Pendant qu’en procession, ouvrières affairées,
se suivent les fourmis, qui pensent aux cigales qui riront moins bientôt.

Solange

Automne .

Automne en majesté, la saison arlequine

Dans la cuve opulente, Bacchus foule le grain
enchante les vendanges aux rythmes dionysiens
Margot goute le jus, de ses lèvres mutines

Elle danse, libre, la colombine
Elle rit, de son rire enfantin
en notes cristallines

Automne en majesté aux couleurs cramoisines

Déverse à pleines mains,
l’ivresse dès matin
Et pour les vendangeurs, c’est l’amour qui chemine
Automne en majesté, abondance divine.

Solange

 

 

Je m’en viens vous conter –un peu- seulement un peu- de mon jardin secret.
C’est un lieu d’abondance, une vraie foisonnance…
On y trouve pèle mêle frondaisons exubérantes, herbes folles à foison,
fleurs rares de collection, plantes qui font du bien :

De la digitale pourprée, la belle à prendre avec des gants,
quand mon cœur quand bat trop fort ;
La gracile aubépine pour calmer mes émois ;
Et l’harpagophytum pour douleurs lancinantes ;
Sans oublier le millepertuis, chassant démons et idées noires….
Et bien d’autres encore, pour la mélancolie ;
Quand le ciel s’assombrit, me reste le pavot sulfureux, avec lui, je m’évade…

J’ai caché ça et là des espaces plus calmes, un banc pour rêvasser,
Une tonnelle fleurie où je peux méditer, et la frivolité dans une balançoire.
Parfois je les oublie, ne les retrouve pas…
Alors un peu perdue, j’installe un fil d’Ariane,
J’élague mes sous bois, je rase mes allées,
je laboure mon âme,
J’éclaircit mes parterres,
Je cueille mes soucis, soigne mes impatiences
frôle les vénéneuses.
Quand parfois je m’égare, que je perds tout espoir,
Dans un recoin secret de mon jardin secret, m’attirent les poisons
me tente le danger…
Le « tue loup » fascinant, un aller pour la mort,
La belladone, reine de la magie noire,
Le laurier rose si trompeur !
Le parfumé muguet, tueur du premier mai…
La cigüe élégante, amie du philosophe.

Mais foin de ces méandres, dans mon jardin secret,
J’ai toujours un endroit pour bouturer la joie,
pour semer l’amitié, pour y planter l’amour

Solange

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