Poésies de Pascale

POESIE MOUCHE

 

NUEE DE BALLERINES

 

La mouche étoilée virevolte dans le jardin

 

Son tutu métallisé survole la pelouse

Grisée elle danse des entrechats, pointe ses ventouses

En cabrioles endiablées sur le purin

 

Finies astreinte et discipline, c’est le festin

Elle valse, balance, au-dessus de moelleuses bouses

La mouche étoilée virevolte au jardin

 

Mille pirouettes et entrechats sur le crottin

 

Les arabesques de star sonnent les jalouses

Des justaucorps bleutés font un ballet de douze

Indifférentes à l’appel d’exotiques confins

Les mouches étoilées virevoltent au jardin

 

Pascale

 

 

PROSE DANSE JARDIN

 

Le jardin a troqué son justaucorps d’hiver pour un gracieux tutu de printemps. Le long des allées bourdonnent abeilles, bourdons et frelons dans un ballet animé autour des premières roses froufroutantes dans la brise entêtée de parfums floraux.

Le forsythia fouette les nuages de ses longues tiges ensoleillées et les pommiers explosent de leur rebelle couronne de cotonnade vaporeuse.

Finies la discipline du jardinier et ses tailles au carré ! Le jardin frétille des arabesques incontrôlées de jeunes branches et des bourgeonnements désordonnés qui pointent.

La pelouse lasse des astreintes et du confinement, se joue des tontes et jette ses touffes échevelées en désordre pour le plus grand plaisir des fourmis et des moucherons.

Une petite musaraigne traverse le gazon poilu en pas chassés pour échapper aux sauts du chat tapi sous le buisson. Pâquerettes et boutons d’or parsèment la verdure d’étoiles jaunes et blanches brillant de mille feux solaire.

Chaque jeune plantation étale en grand écart jusqu’à sa voisine ses feuilles vert tendre qui se mêlent au pourpre clair. Par soubresauts, discrets comme une respiration, les roses accumulent leurs pétales en corolles veloutées et chaque végétal laisse entendre les battements pulsés de sa sève débordante.

Les mouches en habit bleu ou vert métallisé virevoltent au jardin.

La valse tourbillonnante des insectes envahit les parterres : les cabrioles acrobatiques des papillons en costume du dimanche supervisent les piqués des guêpes dorées en plein cœur poudré, les ondulations gourmandes des chenilles poilues et les ronds de jambe des cloportes dans les paillis ignorent le défilé militaire des fourmis affairées.

Les jupettes à pois des coccinelles et les redingotes rayées des doryphores se rejoignent dans une chorégraphie improvisée.

L’araignée travaille, déploie sa soie, pour festoyer de ces allées et venues qui donnent le tournis alors qu’un coléoptère funambule oscille sur la frêle pousse du noisetier.

Les criquets se trémoussent dans l’herbe avant d’effectuer une succession de sauts périlleux dans le bruissement des antennes et des dards.

Pendant que chaque feuille cherche à toucher le ciel dans un saut de l’ange, les racines, en véritables athlètes, s’enfouissent dans le sol épais pour durer éternellement.

 

 

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