Le papillon se cogne et heurte le plafond
Petits pas à tire-d’aile, quand lui poussent des ailes
L’incongru du béton n’est pas la voûte du ciel
Là, un papillon de nuit, un grossier papillon
Un papillon voltige sa frayeur sans chanson
Il a perdu les champs de liberté providentielle
L’envol dans la pétrification de la vision
Le papillon se cogne et heurte le plafond
Des araignées noires lubies des intellectuels
S’approchent, dangereuses, du pénitentiel
Les ailes du désir se pendent à la suspension
Le papillon se cogne et heurte le plafond
En-dessous
Sous les cailloux des racines
Pas de racines sous les galets
Mais l’herbe les arrose
Sous la rivière de la vase
Pas de vase sous la mer
Mais le brouillard les découvre
Sous le bosquet de la mousse
Pas de mousse dans les haies
Mais l’arborescence les dessine
Chacun son buvard sous la brume
La chaise et la fleur bleue
Sur la chaise est assise une fleur bleue
Sur la table se dresse une fleur rouge
Ton sang est violet
C.M le 1/ 05/2020